Comme le vin, l’huile d’olive a ses terroirs labélisés qui garantissent un produit haut de gamme. Comme le vin, l’ancienneté de ce terroir prévaut souvent. C’est le cas pour l’huile des olives de Nyons. 😎
Nyons est une petite commune de la Drôme provençale, au pied du massif montagneux des Baronnies (contreforts ouest des Alpes). Comme Cavaillon et son melon, cette petite commune a le privilège de donner son nom à une AOC qui s’étend en réalité sur 53 communes alentours.
Tout commence en février 1956, mois le plus froid due 20e siècle (entre -18°C et -25) où l’essentiel des oliveraies du sud de la France sont dévastées. Suite à cela, les oléiculteurs de Nyons décident de tout recommencer en se structurant, mais surtout en demandant l’aide de l’état pour reconnaître leurs efforts.
Et ça paye en 1968, avec la labélisation de leur variété d’olive baptisée "tanche". Sa spécificité va faire leur fortune. La plus au nord de toutes les olives de France (tout en étant dans un terroir très sec) elle acquière une saveur particulière grâce à ses défenses contre le froid, en se ridant. Elle est récoltée de décembre à janvier ce qui lui procure une légère sur-maturité. Elle gagne rapidement son surnom de "perle noire".
Suit une nouvelle labélisation AOC (la 1er en oléiculture) en 1994, accompagnée de celle pour son huile. Elle devient ainsi la plus vielle AOC dans son domaine, conférant un prestige d’aînesse (>> voir notre carte). La petite production (300t d’olives et 250t d’huile) par rapport à celle de la France entière (30 000t d’olives, 3530t d’huile) lui rajoute de la rareté qui augmente forcement la réputation.
On a la chance d’en trouver dans nos supermarchés provençaux. L’occasion de se faire un avis, en évaluant le rapport qualité/prix avec un tarif forcement majoré pour une huile de renom.
Une confrerie est la gardienne du temple. Le 1e week-end de février, la fête de l’huile nouvelle, ou Alicoque, se tient à Nyons. 👍
Greg - 30 juillet 2024