Très prégnante autrefois, à tel point que le mot "mai" est devenu synonyme d’arbre ; on parle "du Mai" (ou "des Mais" au pluriel). Dans le sud-ouest, il a donné le mot "Mayade". 😎
Pour résumer, il s’agit de couper un arbre et le mettre sur la place du village en organisant des festivités dédiées à l’arrivée du printemps.
Même si elle est moins vivace en Provence, cette fête perdure encore dans certains de nos villages. C’est à 30 km d’Aix, dans le village de Cucuron, qu’elle est restée emblématique. Elle se nomme "Fête de la Piboule" (Piboule = peuplier). Montségur-sur-Lauzon, dans la Drôme Provençale, est connu aussi pour sa tradition du "Mai".
Cette tradition vous l’a connaissez très bien en Provence sous un dérivé : la danse des Cordelles. La fameuse danse de femmes en costume provençal autour d’un mât, reliées par un ruban. Elle se danse toute l'année mais emprunte le même héritage.
On ne va pas se mentir, l’arbre de mai n’est rien d’autre qu’un phallus évoquant la fertilité. La fête en son honneur devait d’ailleurs servir pour former des jeunes couples. Des excès donnaient souvent lieu à des jeux coquins.
Le christianisme a tenté d’interdire ce rituel païen, pour finalement l’adapter à sa sauce. D’autres ont inventé des explications cosmiques (l’arbre relie la terre et le ciel) pour faire oublier l'origine lubrique. Même la République a transformé cet arbre de mai en mât, en y collant son drapeau tricolore (avec dédicace aux élus en l’installant devant la mairie).
Greg - 29 avril 2024
