Sachez que si vous habitez les Bouches-du-Rhône, vous risquez de retrouver votre voiture toute jaune dès le mois de mars, et durant tout le printemps. Focus sur le responsable de ce phénomène: le pin d’Alep. 😎
Commençons par son nom qui est vrai scandale puisqu’il n’existe pas à Alep, et n’a donc aucune origine syrienne !!! L’autre scandale est qu’il porte un autre nom, bien de chez nous, jamais utilisé : Pin blanc de Provence.
Et pour cause, il est le pin emblématique de la Provence, mais surtout des Bouches-du-Rhône où il est N°1 parmi toutes les autres essences. L’autre pin (sylvestre) prééminent n’est pas méditerranéen et peuple plutôt l’arrière-pays.
Pour rappel, la Région PACA (en % de sa superficie) est la plus boisée de France continentale. Pour autant les Bouches-du-Rhône est le département le moins boisé de la Région avec seulement 25% de forêts, mais une présence majoritaire du pin d’Alep. D’où son pollen printanier jaunâtre recouvrant nos rues et nos voitures.
C’est que son pollen a la particularité de posséder des petits ballons d’air qui favorisent son transport par le vent. Le moindre coup de Mistral soulève de grands nuages jaunes peu perceptibles mais bien réels, en provenance de nos collines.
Un pollen qui fécondera les futures pommes de pin, relâchant leurs graines deux ans plus tard. Ces graines sont les fameux pignons.
Sauf que curieusement personne ne récolte les pignons de pin d’Alep en France. Par contre en Tunisie, c’est une spécialité au travers une sorte d’houmous baptisé : zgougou.
Autre invraisemblance, la richesse locale formée par le pin d’Alep n’est quasiment pas exploitée. Pas de filière bois en Provence sur cette essence malgré la ressource. Difficile à utiliser autrefois en construction (pas assez long, ni droit) il est aujourd’hui facile à transformer en lamellé-collé pour faire de longues planches.
Il est aberrant que cette essence typiquement provençale soit quasi absente de nos objets de tous les jours, à l’instar du bois d’olivier. 👍
Greg - 4 avril 2024